Interligue féminin, Vincent PHILLIPART nous partage ses impressions

Un groupe de 20 joueuses issues de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane, dont 10 jeunes Guyanaises, a participé à ce stage.
Vincent PHILIPPART, Conseiller Technique Sportif (CTS) et coordinateur du Projet de Performance Fédéral (PPF) pour le handball féminin et masculin dans la zone Antilles-Guyane, nous partage ses impressions.
Que pensez-vous du groupe interligue féminin ?
Nous avons une génération avec du potentiel. Je pense que ce sont des joyaux bruts, avec des qualités morphologiques et physiques intéressantes. Toutefois, certaines de ces jeunes filles sont encore nouvelles dans le handball, voire débutantes. Par exemple, celles que je connais le mieux en Guadeloupe n’ont qu’un an et demi de pratique, ce qui est rare à ce niveau interligue.
Cela reflète de plus en plus notre réalité actuelle. C’est un défi stimulant, car nous avons tout à construire et les joueuses sont très réceptives. Cependant, on peut se demander pourquoi ces jeunes arrivent aux interligues avec si peu d’expérience. Est-ce qu’elles commencent la pratique plus tard ? Que font-elles avant d’atteindre ce niveau ?
En tout cas, je vois un groupe motivé, prêt à travailler. C’est un stage agréable avec des jeunes qui ont soif d’apprendre.
Quels sont les objectifs du stage et ont-ils été atteints ?
Les objectifs sont doubles. Premièrement, il s’agit de faire une revue d’effectif large pour le territoire, en vue, peut-être, de futures intégrations dans le pôle excellence Antilles-Guyane en Guadeloupe. Cela nous permet aussi de repérer des joueuses plus âgées que la génération interligue.
Deuxièmement, nous évaluons les jeunes filles de la génération 2010 dans l’optique de former une équipe interligue pour une compétition qui aura lieu fin mars en métropole, où elles représenteront la ligue Antilles-Guyane. Notre ligue a la particularité de réunir trois régions.
Globalement, les objectifs ont été atteints, même si nous pouvons toujours nous améliorer.
Que pensez-vous des jeunes Guyanaises présentes lors de ce stage ?
Il y a eu beaucoup de détections, y compris au-delà des filles déjà actives dans le handball. Une ou deux joueuses, par exemple, sont issues des opérations de désenclavement, ce qui est vraiment intéressant.
Ces jeunes filles ont du potentiel, bien qu’elles soient encore peu expérimentées dans le handball. Il est un peu tôt pour savoir si elles atteindront un niveau élevé, mais je comprends pourquoi les encadrants les ont détectées : elles sont motivées et possèdent de bonnes qualités physiques.
Mon souhait serait de trouver un moyen pour que les jeunes filles commencent le handball plus tôt, afin d’être plus aguerries à leur arrivée en interligue. Cependant, c’est déjà positif de pouvoir détecter des talents au-delà des joueuses licenciées dans les clubs.
La Guyane a une position stratégique dans notre zone. C’est là que réside la jeunesse, bien que cela ne se traduise pas encore en nombre de licenciées. En Martinique et en Guadeloupe, la population est vieillissante et il y a de moins en moins de jeunes.
L’avenir de la zone se trouve probablement en Guyane. Bien sûr, nous n’oublions pas la Martinique et la Guadeloupe, mais le potentiel en Guyane est important. Il faut faire en sorte que les jeunes filles découvrent le handball plus tôt, afin qu’elles arrivent mieux préparées aux interligues.
Les progrès de la Guyane se reflètent déjà dans l’effectif du pôle excellence Antilles-Guyane : cette année, nous avons trois jeunes Guyanaises dans l’équipe, contre une seule habituellement. Cela montre que la Guyane rattrape progressivement, voire a déjà rattrapé, les autres territoires.
Un mot pour la fin ?
C’est toujours un plaisir de venir en Guyane. Les infrastructures sont optimales pour le travail et les conditions d’hébergement sont excellentes. Nous sommes toujours bien accueillis ici.